Petite musique de Sheffield : poème 1.10

X Baiser

La musique vivante de ses arpèges bleus

Couvre de ses bras blancs la frange de nos yeux.

Dans tes bras j'ai coulé des heures de silance

Sans que nul autre bruit ne vienne y faire offense

Que le flot murmurnt de nos fusantes nuits,

Que le long ondoiement de la feuille et du fruit.

    Nous fûmes tout à tour l'ange fou, l'oiseau-fée,

Le sourd crépitement de la pluis sur la baie,

Ouverte aux mille vents de nos rêves ourlés

De nos cris camouflés au chaud de nos baisers.

Et, close la fenêtre aux seuls mots de la ville,

Nous avons bu l'amour jusqu'à l'aube tranquilles.

    Ne vibrant que de rire, heureux à en mourir,

Peu me chaut de finir si c'est sur un soupir

Que sur ton ventre étal comme marée trop belle,

Je suis allé cueillir, caresse d'hirondelles

21.VIII.79